Le Château de Fischbach

À la différence du Palais grand-ducal et du château de Berg, le château de Fischbach ne relève pas de la propriété de l’État. Néanmoins, l’entretien ainsi que les travaux de rénovation y afférents sont assumés par ce dernier durant les périodes où le château est affecté à la résidence du Grand-Duc Héritier, du Lieutenant-Représentant ou de l’Ancien Grand-Duc, conformément aux dispositions de l’arrêté grand-ducal du 9 octobre 2020 instituant la Maison du Grand-Duc.

L’aspect originel du château demeure largement méconnu.

Les origines du château de Fischbach remontent au haut Moyen Âge. Une première mention d’un seigneur castral vers le milieu du XIe siècle atteste de l’ancienneté de la lignée des seigneurs de Fischbach au sein de la noblesse luxembourgeoise. Une occupation antérieure du site, dès le IXᵉ siècle, demeure toutefois plausible. 

Le noyau primitif de l’édifice s’implante sur un éperon rocheux dominant la vallée du ruisseau Wisebaach, configuration topographique favorable à l’établissement d’un site fortifié. Des vestiges d’éléments défensifs, encore partiellement visibles dans la maçonnerie actuelle, témoignent de ce passé médiéval. L’aspect originel du château demeure largement méconnu.

L’acquisition du domaine par la famille de Cassal en 1686 marque une étape décisive dans son évolution architecturale. Le château fait alors l’objet d’une transformation profonde, s’inscrivant dans une esthétique rococo influencée par l’architecture de l’abbaye d’Echternach. Parmi les transformations les plus significatives figurent la réorganisation de la façade principale et l’aménagement de jardins en terrasse, renforçant ainsi son caractère représentatif. L’ornementation de style rocaille donne encore aujourd’hui à la façade orientale une forte valeur représentative.

Le château connaît ensuite plusieurs changements de propriétaires, dont la famille Collart et la Société anonyme des hauts-fourneaux, forges et usines du Luxembourg. Acquis par le roi grand-duc Guillaume II en 1847, le château est intégré en 1891 au patrimoine de la famille grand-ducale, à laquelle il appartient encore aujourd’hui.

D’abord utilisé comme résidence d’été, le château est mis, durant la Première Guerre mondiale, à disposition d’œuvres caritatives par la Grande-Duchesse Marie-Adélaïde. Il servira ainsi pour l’hébergement d’écoliers défavorisés originaires du bassin minier. Après la guerre, redevenu résidence estivale, il fait l’objet, entre 1923 et 1931, d’une transformation progressive en résidence permanente.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, le château est brièvement utilisé comme maison de repos pour enfants, avant d’être réquisitionné par la Dr. Joseph Goebbelsstiftung für Kulturschaffende, qui y établit l’un de ses « Künstlerheime » – des résidences destinées à accueillir des artistes soutenus par le régime nazi. À l’issue du conflit, la Famille grand-ducale retrouve la jouissance de la demeure.