Née le 11 octobre 1927 au Palais royal à Bruxelles, la Princesse Joséphine-Charlotte de Belgique est la fille aînée du roi Léopold III et de la reine Astrid de Suède. Son enfance est profondément marquée par la mort prématurée de sa mère, en 1935, dans un accident de voiture, puis par les événements dramatiques de la Seconde Guerre mondiale. Déportée avec sa famille en Allemagne et en Autriche par les nazis, elle passe son adolescence dans l’incertitude de l’exil.

Après la guerre, la Princesse poursuit ses études à Genève, où elle s’intéresse particulièrement aux sciences sociales et aux langues. Le caractère humaniste de sa formation renforce son intérêt pour les causes sociales et les enjeux éducatifs, des domaines dans lesquels elle s’engagera activement plus tard. Sa jeunesse est d’ailleurs marquée par de fortes incertitudes, notamment autour de la « Question royale », qui bouleverse la monarchie belge à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Néanmoins, après la confirmation de la monarchie en Belgique, ces expériences nourrissent son sens du devoir et influencent son positionnement de Grande-Duchesse, garante de stabilité.

Le 9 avril 1953, elle épouse le Grand-Duc Héritier Jean de Luxembourg, qu’elle a rencontré lors d’une visite chez sa marraine, la Grande-Duchesse Charlotte. Leur union, célébrée dans la cathédrale de Luxembourg, est autant un événement dynastique qu’un symbole de rapprochement entre deux monarchies européennes. De l’union du couple naissent cinq enfants : Marie-Astrid (1954), Henri (1955), Jean (1957), Margaretha (1957) et Guillaume (1963).

Elle porte une attention particulière aux domaines de la petite enfance, de la santé, de l’éducation et de l’artisanat local. Ainsi, elle visite régulièrement des hôpitaux, des crèches, des maisons de retraite et des centres pour personnes handicapées, souvent loin des caméras et du protocole.

La Grande-Duchesse joue également un rôle diplomatique essentiel dans la représentation du Luxembourg à l’étranger. Aux côtés de son époux, elle participe à de nombreuses visites d’État : au Brésil, au Vatican, au Royaume-Uni, en Chine, au Japon, ou encore aux États-Unis. Le couple est unanimement reconnu pour sa dignité, sa retenue et la modernité de sa représentation d’une monarchie au service de la nation.

Elle encourage les jeunes artistes et préside divers comités culturels. Elle est également une passionnée d’art floral et organise chaque année des expositions au château de Berg, où elle mêle nature, esthétique et patrimoine. En son honneur, la Philharmonie – inaugurée en 2005 – portera d’ailleurs le nom officiel de « Salle de Concerts Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte ».

Au sein de sa famille, elle veille à transmettre à ses enfants les valeurs de responsabilité et de service public, conformément à la devise nassovienne « Je maintiendrai ». Ainsi, la Princesse Marie-Astrid, devenue infirmière, s’engage dans des missions humanitaires, travaillant notamment dans des hôpitaux rwandais en 1975.

Dans les années 1980 et 1990, la Grande-Duchesse continue son engagement malgré des problèmes de santé croissants. Elle participe aux grandes commémorations nationales et internationales, ainsi qu’à la visite au Luxembourg du Pape Jean-Paul II.

La Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte repose aux côtés de son époux dans la crypte grand-ducale à la cathédrale Notre-Dame de Luxembourg. Son souvenir demeure celui d’une femme élégante, cultivée et profondément engagée au service du bien commun. Par son sens du devoir et son engagement caritatif, elle a durablement marqué l’histoire contemporaine du Luxembourg.