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Discours de S.A.R. le Grand-Duc à l'occasion de la remise du "Van Thuân Award 2009"

16.09.2009

Discours

Discours de Son Altesse Royale le Grand-Duc à l'occasion de la Remise du prix Van Thuân 2009 au Palazzo Colonna à Rome le 16 septembre 2009

Eminences, Excellences, Mesdames, Messieurs,

Il y a quelque chose d'intimidant à se voir décerner un prix conféré en mémoire d'une personnalité de la dimension du cardinal François-Xavier Van Thuân.

Après un parcours hors du commun, cet homme de foi qui aura su résister à maintes épreuves dans sa vie a porté son regard, à la tête du conseil pontifical Justice et Paix, sur toutes les situations d'injustice et de guerre à travers le monde. Chaque être humain, qu'il soit ou non empreint de sentiments religieux, en devrait être touché.

Face à son parcours d'homme, face à l'œuvre spirituelle qu'il nous a léguée, l'on ne peut que ressentir dévotion et humilité.

Il me plaît surtout de souligner les liens remarquables qui unissaient le cardinal Van Thuân au Pape Jean-Paul II. En assistant, voilà quelques jours à Cracovie à une nouvelle édition des rencontres de Sant'Egidio, j'ai pu mesurer combien l'action de Jean-Paul II continuait à susciter la ferveur et combien son engagement pour la liberté et le dialogue interreligieux illuminait encore le cœur des hommes. J'en fus très touché.

L'union morale et surtout spirituelle entre ces deux personnes d'exception donne à mes yeux encore plus de relief à cette récompense prestigieuse qui m'est accordée aujourd'hui.

Cette récompense, que je ne suis pas sûr de mériter, je voudrais cependant la partager – d'abord avec ma famille, mais également avec ceux de mes nombreux compatriotes, qui ont une même vision de la dignité humaine.

Le Luxembourg approche aujourd'hui les 1 % du PIB dédié à l'aide au développement. Je suis fier d'être le Chef d'Etat d'un pays qui montre tant de solidarité envers les plus pauvres. Cette politique de développement est soutenue par la très large majorité de la population.

Qu'il me soit en outre permis de faire remarquer que nous risquons tous un jour ou l'autre de nous retrouver dans une situation nous confrontant à un cas de conscience. Répondre alors "en âme et conscience" à une question d'importance fondamentale, c'est essayer de rester fidèle à sa vérité la plus intime, sans cependant juger les autres.

Pour conclure, je voudrais m'associer aux félicitations pour les quatre organisations auxquelles est décerné "le prix Van Thuân pour la solidarité et le développement". Leur dévouement extrême en faveur des plus pauvres et des exclus, dans les pays lointains comme dans nos sociétés, est l'expression la plus pure de la charité, qui doit rester une vertu cardinale dans un monde en quête de repères.

J'adresse enfin ma gratitude la plus profonde à la Fondation Matteo et à son Eminence, le cardinal Martino: je tâcherai dans mon action et dans ma vie d'homme engagé d'être digne du prix dont vous me faites l'honneur aujourd'hui et surtout des valeurs qu'il représente.

Je vous remercie.